L’appareil judiciaire haïtien, est, depuis quelques temps, au cœur des préoccupations. Conscients qu’un système judiciaire performant est indispensable pour le fonctionnement d’un état de Droit, plusieurs secteurs de la vie nationale ont appelé à une réforme de ce système. Une Ecole de la Magistrature est créée en juillet 1995 et une loi cadre de la réforme judiciaire est adoptée le 17 août 1998. Des millions de dollars américains sont dépensés dans le cadre de cette réforme pour la réalisation de séminaires, colloques, voyages d’études, conférences. Pourtant, au regard des résultats, on est tenté de dire plus cela change, plus c’est la même chose. La situation a même empiré. La justice offre aujourd’hui l’image d’une barque à la dérive. La loi n’est plus la boussole des magistrats assis et debout.
Le gouvernement de transition avait promis de lutter contre l’impunité et d’aider à l’aboutissement des enquêtes criminelles. Au moment où il s’apprête à rendre le tablier, le RNDDH constate que ces promesses ne sont pas tenues.
Les deux (2) années de pouvoir du gouvernement de transition sont marquées par une multiplication d’actes criminels, d’assassinats crapuleux, de viols, de vols, de kidnapping etc. Des zones entières ont été abandonnées aux bandits armés et la population civile livrée à elle-même. L’affaiblissement de l’autorité de l’Etat et des forces de sécurité engendre la dégénérescence de la situation générale des droits humains dans le pays. Dans ce contexte le besoin de justice devient une des principales priorités du peuple haïtien. Pourtant, la performance de l’appareil judiciaire est en deçà des attentes des justiciables…..