La portée du changement social, politique et culturel nécessaire pour établir les bases solides de la démocratie et des droits humains au niveau du gouvernement et de la société en Haïti exigera du RNDDH et de ses partenaires un engagement à long terme à multiple facettes. Ce constat a conduit le RNDDH à adopter une stratégie explicite qui comprend deux axes importants : l’engagement à un changement social et culturel à long terme et la mise en œuvre d’une variété d’activités et de mesures simultanées, dans le but de parvenir à des résultats effectifs et durables.
Le RNDDH en tant qu’organisation non-gouvernementale s’engage dans deux activités principales : (i) l’éducation en matière de droits humains en vue de renforcer la capacité de la société civile dans la défense de ses droits ; (ii) le monitoring des violations de droits humains au niveau des institutions-clés de l’Etat en ce qui concerne leurs obligations de protéger les droits humains et de maintenir le règne de la loi. La mise en œuvre des deux activités à travers tout le pays est liée à la création d’un système régionalisé de réseaux de contrôle de droits humains, formés et entraînés par l’organisation.
Le RNDDH croit que la création d’un réseau informé, articulé et qualifié, d’individus capables de contrôler la mise en place du système de renforcement du règne de la loi et le fonctionnement des autres institutions démocratiques clés jouera un rôle important en éveillant l’intérêt de la communauté et en suscitant la volonté politique nécessaire dans le fonctionnement de ces institutions de manière à faire respecter les droits humains fondamentaux. Le RNDDH pense que la poursuite de ces activités conduira à des changements évolutifs dans la culture populaire et institutionnelle des droits humains en Haïti. Au cœur de ces efforts siège la conviction qu’une société civile haïtienne forte, capable de participer dans la vie politique et de jauger les résultats à l’aune des droits humains et des normes démocratiques est vitale, indispensable.
Le RNDDH croit que la défense effective des droits humains peut devenir réalité seulement si les autochtones sont renseignés en ce qui a trait à leurs droits et leurs devoirs en tant que citoyens et sont, de ce fait, capables de résister aux violations des droits humains puisque « il vaut mieux prévenir que guérir » et que « on ne parle pas de ses droits si on ne les connaît ». Les racines de la démocratie ont du mal à se développer en Haïti en raison de la persistance d’institutions défaillantes. En Haïti, les lois sont inopérantes face aux détenteurs de pouvoir de fait et aux puissances d’argent. En Haiti, l’application de la loi est fonction du statut socie-economique de tout individu. Le contexte haïtien se caractérise par des institutions primaires faibles pilotées par des cadres manquant de crédibilité, d’objectivité, de responsabilité et de professionnalisme. Le résultat est un nœud suffocant d’impunité et de corruption, accompagné d’un mépris intentionnel pour les droits humains fondamentaux.