En dépit d’un support continu fourni par divers accords bilatéraux, de centaines de million de dollars dépensés, de la coopération de plusieurs milliers d’officiers de police étrangers et de l’effort concerté de l’administration pénitentiaire, la Police Nationale d’Haïti (PNH) demeure insuffisamment formée, sous-équipée et manque de ressources. Cette carence en ressources humaines a empiré avec les lourdes pertes en vie humaine subies par la PNH lors du séisme du 12 janvier 2010. Et, selon une estimation, plusieurs années seront nécessaires au recrutement de nouveaux officiers de police, correctement formés, en vue du remplacement de ceux tués lors du tremblement de terre. L’effectif de la PNH demeure, cependant, insuffisante pour la population actuelle d’Haïti et les ressources tendent de plus en plus à se raréfier.
La Police Nationale d’Haïti (PNH), dépourvue d’outils et de techniques de base, entretient des relations tendues avec la population ; la grande majorité de celle-ci, ignorante de ses droits, se méfie de la police et la craint. Cet état de choses contribue largement aux méprises et aux inutiles actes de violences infligées lors des arrestations, des détentions et des investigations. Les pertes en matériels, véhicules, armes, équipements sécuritaires, radios, etc. subies lors du séisme, ont réduit de manière significative l’efficacité de la police en général. Ces défis, ajoutés à l’accroissement continuel du niveau de violence sociopolitique, de corruption et d’impunité, ont élargi le fossé existant entre les pratiques policières, les politiques et procédures prescrites et la capacité des institutions à enquêter et à sanctionner ceux-là qui se rendent coupables de violations de droits humains dans l’exercice de leur fonction.

Le RNDDH invite le gouvernement et les parties concernées à :

  • Augmenter le nombre de commissariats par rapport aux collectivités territoriales, ainsi que l’effectif des agents par rapport à la taille de la population.
  • Améliorer les ressources et les conditions de travail des officiers de police – en fournissant les outils et la technologie modernes appropriés.
  • Assurer une formation continue et un plan de carrière pour tous les membres des forces publiques.
  • Renforcer le travail de l’Inspection générale, afin d’assurer des enquêtes internes transparentes ainsi que la comparution par devant la justice de tout officier corrompu.