La capacité des prisons du système carcéral haïtien se réduit à chaque nouvelle incarcération. L’espace ainsi que les conditions générales de vie des prisonniers haïtiens sont inacceptables et inhumains. Bien que plus de la moitié de la population carcérale haïtienne se soit évadée après le tremblement de terre, la question de la détention préventive demeure très préoccupante aujourd’hui. En dépit du fait que cette question ait constitué le cheval de bataille des autorités judiciaires au cours de cette dernière décennie, il s’avère qu’à date, ces derniers n’ont pu dégager aucune solution durable. En effet, l’effectif des agents de sécurité des prisons reste très faible, et les autorités haïtiennes ne semblent pas intéressées à changer cette situation. Entre-temps, la récente recrudescence, dans la société haïtienne, des cas de vandalisme, de complot, de viol et d’enlèvement, résulte du nombre de cas d’évasion enregistrés. Avant d’être jugées, les personnes arrêtées pour meurtre ou autres crimes, demeurent incarcérer pendant de longues années. Ces personnes sont sujettes à l’oubli, sans aucun dossier pour signaler leur incarcération.

Le RNDDH invite le gouvernement et toutes les parties concernées à :

  • Œuvrer à l’amélioration de la formation, des ressources et des conditions de travail des agents de la DAP.
  • Achever la tâche consistant à appréhender les évadés de prison du séisme du 12 janvier 2010.
  • Construire les prisons nécessaires dans les régions de l’Artibonite, Des Gonaïves, d’Aquin et de Coteaux.
  • Reconstruire ou restructurer les prisons, particulièrement celles frappées par le séisme, dont les structures et équipements sont inadaptés.
  • Encourager les juges à traiter sérieusement la question des prisonniers incarcérés depuis plus de cinq (5) ans.
  • Rompre avec la pratique des arrestations arbitraires, des détentions préventives en masse et des sévices infligés aux prisonniers.