Peu après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, une loi officialisant l’extension de la période de l’ « Etat d’urgence » a été promulguée en Haïti, et la Commission Intérimaire de la Reconstruction d’Haïti (CIRH) a été créée. Dirigée par l’ancien président américain Bill Clinton,  les co-présidents de la CIRH sont, entre autres, les chefs d’Etat du Canada, des Etats-Unis, de l’Espagne, de la France, du Brésil et du Venezuela en collaboration avec la CARICOM, la Banque Interaméricaine de Développement, la Banque Mondiale et les Nations Unies. Investi d’un pouvoir nettement supérieur à celui du corps exécutif, la CIRH a pour objectif d’établir une planification et une coordination stratégique et de mettre en place les ressources des bailleurs bilatéraux et multilatéraux, des organisations non gouvernementales et du secteur privé et ce, de manière responsable et transparente. Il devra œuvrer pour l’optimisation des investissements et des contributions de ces entités.

L’évaluation des besoins post-séismes et le plan de reconstruction développés par la CIRH ont été très critiqués, tant au niveau national qu’au niveau international. Ils ont été établis sans la participation de la population haïtienne en général et de la société civile en particulier. En dépit de tentatives de coordination et de chartes internationales élaborées pour les interventions humanitaires, l’afflux post-séisme des organisations non gouvernementales a conduit à une dépense chaotique et inefficace des fonds recueillis, à la mise en œuvre de programmes et de projets inappropriés aux besoins des personnes déplacées et à l’établissement d’un modus operandi qui sape la souveraineté de l’Etat et viole les droits d’Haïti à l’autodétermination dans le processus de reconstruction. Avec l’aide internationale, les droits fondamentaux des haïtiens ont été foulés aux pieds.

Le RNDDH invite le gouvernement et tous les acteurs à:

  • Respecter les normes HAP lors des interventions humanitaires.
  • Prendre à cœur la reconstruction nationale ainsi que l’avenir de la population.
  • Elaborer, de concert avec la population et la société civile, des projets générateurs de revenus afin  d’améliorer les conditions générales  de vie de la population.
  • Fournir aux personnes déplacées des abris appropriés qui répondent aux normes internationales.
  • Prendre les mesures efficaces nécessaire afin d’enrayer l’épidémie de choléra dans le pays.
  • Renforcer les centres de santé situés à proximité des camps et dans les sites de relocalisation.
  • Impliquer les experts nationaux dans les projets d’assainissement, de restauration des réseaux électriques, hydrauliques, des routes et dans l’établissement de liaisons interdépartementales.
  • Adopter et mettre en œuvre une approche de développement axée sur les Droits Humains.