- Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) a appris avec peine et douleur, le drame survenu au Cap-Haïtien, dans la nuit du 13 au 14 décembre 2021 où un incendie a éclaté, suite à l’explosion d’un camion-citerne qui transportait de la gazoline.
- Selon les premières informations se rapportant à ce drame, vers minuit, le camion-citerne, arrivé au Pont Grand Bois non loin du rond-point de la Samarie, s’est renversé.
- Ayant remarqué que des membres de la population manifestaient la volonté d’aller prendre la gazoline du camion, le chauffeur les aurait invités à s’en éloigner en raison de son explosion probable. En dépit de cet avertissement, des habitants de la zone munis de marteau, ont percé des trous dans le réservoir du camion et ont commencé à emporter la gazoline. Il n’aura fallu que quelques minutes pour que la gazoline qui se déversait à flot dans le Canal Laforcet rejoigne des détritus qui brûlaient non loin de là. Ceci a provoqué une énorme explosion.
- Les pertes humaines et matérielles sont énormes : en effet, le bilan provisoire fait déjà état de plus de soixante (60) personnes ayant perdu la vie et de plus de quarante (40) autres, gravement blessées. Nombre de survivants-tes se trouvent aujourd’hui à l’Hôpital Universitaire Justinien du Cap‑Haïtien et à l’Hôpital Convention Baptiste d’Haïti. Une vingtaine de maisons ont aussi été incendiées.
- Le RNDDH – par le biais de sa structure du Nord – a remarqué la présence de la Direction de la Protection Civile et des responsables de la mairie du Cap‑Haïtien sur les lieux. Il lui a aussi été rapporté que les services des Sapeurs-Pompiers ainsi que la Police Nationale d’Haïti (PNH) sont rapidement arrivés sur les lieux du drame. Et, il a été décidé de creuser une fosse commune au cimetière Sainte Philomène de la deuxième cité, pour procéder rapidement à l’inhumation des victimes qui n’ont pas survécu.
- Le RNDDH rappelle que le pays a déjà connu cette année, plusieurs drames à cause de la mauvaise gestion des produits pétroliers par les autorités étatiques et à cause de leur mauvaise manipulation par des citoyens-nes. En ce sens, le RNDDH estime que des mesures doivent être rapidement adoptées en vue d’éduquer ces derniers sur les comportements à adopter face à ces produits hautement inflammables.
- Aujourd’hui, plus que le drame lui-même, les cris des survivants-tes et de leurs proches déplorant l’indisponibilité des soins spécifiques pour les blessés-es, résonnent douloureusement et mettent encore une fois les autorités haïtiennes face à leur irresponsabilité : les services publics de santé doivent être disponibles partout dans le pays, car la jouissance du droit à la santé passe par l’accessibilité aux soins de santé généraux et spécifiques pour tous-tes.
- Le RNDDH présente ses sympathies aux familles touchées par cette énième catastrophe ayant frappé le pays et invite les autorités étatiques à tout mettre en œuvre en vue d’évacuer le plus rapidement possible les survivants-tes vers d’autres villes du pays aux fins d’être pris en charge par des personnels spécialisés.
Port-au-Prince, le 14 décembre 2021