Le 16 janvier 2011, l’ex-président à vie, Jean Claude Duvalier est rentré en Haïti après vingt-cinq (25) années d’exil.
Au lendemain de son retour, nombre de victimes et de rescapés du régime dictatorial instauré de 1971 à 1986, ont porté plainte contre l’ancien dictateur. Les Chefs d’accusation mis à charge à l’encontre de ce dernier sont entre autres : exécutions sommaires, disparitions forcées, assassinats, meurtres, bastonnades, harcèlements, persécutions politiques, viols, vols, arrestations arbitraires, tortures, emprisonnements, déportations et enlèvements. Dans la volonté d’accompagner les victimes, de lutter contre l’impunité et de contribuer à la manifestation de la vérité, des organisations de droits Humains ont remis aux autorités Haïtiennes des documents retraçant la période de la Présidence à vie de Jean Claude DUVALIER.
Le Parquet de Port-au-Prince a transféré le dossier au décanat du Tribunal de Première Instance de ladite juridiction pour enquête judiciaire. Choix a été fait du Juge Carvès Jean pour l’instruction du dossier.
Dans le cadre de son instruction, le Magistrat a choisi d’auditionner certaines victimes et de ne pas inviter d’autres. Toutefois, l’inculpé principal du dossier, Jean Claude Duvalier a reçu dans le cadre de cette enquête plusieurs invitations. A chaque fois, avec une nonchalance inqualifiable et un non respect dédaigneux de la justice du pays, l’ex-dictateur affirme ne pas pouvoir se déplacer pour des raisons de santé. Parallèlement, invité un peu partout dans le pays, l’ex-dictateur qui se présente dans ses discours comme une victime obligée par le passé de prendre l’exil, participe à toutes les activités mondaines et aux cérémonies officielles. Mais, comme une horloge et avec une lâcheté sans pareil, il tombe toujours malade dès qu’il s’agit de se rendre au Cabinet d’instruction pour répondre des faits qui lui sont reprochés.
Face à la fureur des victimes du régime de Jean Claude Duvalier vis-à-vis du laxisme des autorités à son égard, le Juge d’Instruction Carvès Jean prend une mesure restrictive de liberté, assignant à résidence l’ex-dictateur. Cette mesure ne sera jamais respectée.
Le 27 janvier 2012, après une année de tergiversations, le Juge d’Instruction Carvès Jean, rend son ordonnance. Qu’en est-il ?