Le 12 janvier 2010, les 35 secondes pendant lesquelles la terre s’est soulevée dans diverses
régions du pays, notamment à Port-au-Prince, Léogane, Petit-Goâve, Grand-Goâve et Jacmel,
et les répliques qui ont suivi, ont non seulement provoqué une catastrophe humanitaire sans
précédent mais ont aussi ébranlé les fondements mêmes de la nation haïtienne.
Deux mois après le tremblement de terre, alors que la phase d’urgence n’est pas encore
terminée mais que s’élaborent déjà des plans de reconstruction du pays et de l’État, les trois
organisations haïtiennes membres de la FIDH en Haïti, le Réseau National de Défense des
Droits Humains (RNDDH), le Centre OEcuménique des Droits Humains (CEDH) et le Comité
des Avocats pour le Respect des Libertés Individuelles (CARLI), ont sollicité l’envoi d’une
mission internationale sur place, autour de trois objectifs :
- exprimer une solidarité active avec le peuple haïtien, et en particulier avec le secteur de
défense des droits humains ;
- se rendre dans des zones sinistrées, écouter des acteurs nationaux et internationaux et formuler
des observations et recommandations concernant l’impact sur les droits humains de la gestion
des réponses apportées jusqu’à présent ; et
- accompagner les organisations nationales des droits humains dans leurs réflexions et propositions
concernant la « refondation » d’Haïti sur des bases démocratiques et dans le respect
des droits fondamentaux.
Du 18 au 28 mars, une délégation de la FIDH composée de Geneviève Jacques, ancienne
secrétaire générale de la CIMADE (Centre OEcuménique d’Entraide, France), et de Benoît Van
der Meerschen, président de la Ligue Belge Francophone des Droits de l’Homme, s’est rendue
en Haïti où elle a rencontré un grand nombre d’acteurs de premier plan, haïtiens et étrangers,
et visité plus d’une dizaine de camps pour personnes sinistrées, notamment dans la région de
Port-au-Prince et sur la zone côtière proche de l’épicentre du séisme….